
Alors que le combat entre la junte militaire et les résistants se poursuit aux Myanmar, plusieurs églises ont été profanées et occupées par l’armée dans l’Etat de Chin à l’ouest du pays, une région à prédominance chrétienne.
Mardi 31 août, en Birmanie deux églises chrétiennes, l’église catholique Saint-Jean et une église baptiste du village de Chat situées dans l’État de Chin ont été pillées par la junte militaire.
Les militaires ont occupé les édifices religieux pour y établir leur quartier général. Le père John Aung qui a été expulsé de son église s’est confié à l’Agence Fides. « C’est exécrable ! » a déclaré le religieux qui raconte les pillages menés par l’armée.
« Les militaires ont réquisitionné l’église pour leur usage. Ils ont ouvert le tabernacle, ils ont pris les consacrés. hôtes et les ont jetés sur la chute et ont continué les piétinements et les pillages. Ils ont détruit toutes les armoires fermées à clé. »
« L’armée doit respecter les édifices religieux et ne doit toucher à rien à l’intérieur de l’église » a affirmé le prêtre birman qui condamne « l’agression, la violence gratuite et la profanation » des églises ajoutant qu’il s’agit d’une « violation flagrante de la liberté de culte ».
Shane Aung Maung, chrétien baptiste du village de Chat, a également témoigné auprès de l’Agence Fides il évoque la destruction des bibles, du « mobilier sacré » et des équipements électriques.
« Les soldats ont détruit nos bibles, le mobilier sacré, les générateurs électriques et l’amplificateur de son. »
Il dénonce le comportement des militaires qui consomment de l’alcool dans l’édifice religieux et y abattent le bétail. « La Tatmadaw (l’armée régulière birmane, ndlr) déstabilise le pays, frappe des personnes et les biens des Églises chrétiennes, tue des civils désarmés et pacifiques et brûle des villages et des maisons. Nous sommes vraiment abasourdis » continue le chrétien.
Le même jour, des soldats qui campaient depuis deux mois dans une église baptiste située dans le village de Taal dans la commune de Falam, ont détruit des bibles et des livres de chants avant de quitter les lieux. Ils ont laissé derrière eux des détritus et des restes de nourritures rapporte UCA News.
L’Institute of Chin Affairs, organisation à but non lucratif créée par des dirigeants ethniques Chin et actuellement basée en Inde, condamne ces actes de violence et dénonce une violation de la Convention de Genève.
« Nous exigeons la fin immédiate des actes contre le droit international humanitaire et contre les droits de l’homme » peut on lire dans un communiqué rédigé par l’organisation et transmis à l’Agence Fides. Elle condamne également le meurtre de centaines de civils Chin qui ont eu lieu depuis le coup d »État du 1er février dernier. « Le pays s’enfonce dans une guerre fratricide menant à la ruine » affirme-t-elle.
Camille Westphal Perrier
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